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Affichage des articles du 2019

Je te dirai

Comment trouverais-je les mots quand je voudrais l'oubli ? Alors pour l'indicible des mots d'emprunts, mots qui hantent mes maudits non-dits. Sûrement pas demain sûrement pas dès l'aube, mais oui, un jour sur le chemin qui va par la montagne et la forêt. Six années et je n'y suis jamais retourné, j'espère que tu reposes en paix. J'aime la terre et ses pierres brutes pleines d'aspérités, mais du marbre lisse et froid sourd la tristesse d'un monde glacé. Là, à l'affleurement, mes sentiments sont comme une roche qui s'effrite, au coeur de la strate brille encore un peu le mica dedans. Avant l'alluvion déposée, avant les coups de vent, avant le coût du temps, on s'était murmuré des je t'aime, je te lisais mes poèmes, tes cheveux roux sur ton corps, c'était de l'or, tu sais, j'en étais fou. Sûrement pas demain sûrement pas dès l'aube, mais oui, un jour de faiblesse sur le chemin qui va par la mont

Éolie

Dressée sur la colline, belle effrontée, tu étais jolie Éolie. Si longue jambe et pâles d'hélices, vertige de fleur en offrande à Éole. J'ai aimé ton nom, il me revenait en frémissement comme le murmure d'un souffle sur ma peau. Dis-moi Éolie, qu'est-ce que le vent ? Une caresse qui se glisse, un délice du mouvement ? Fougueuse, tu te cabrais, t'emportais face à Éole qui s'emparaient de toi pour un long vibrement. Joueuse, une brise comme une amourette te tournait la tête. Je t'aimais un peu beaucoup à la folie, c'est moi qui t'ai cueilli Éolie et bêtement, j'ai semé tes pétales en passager du vent. Les jours ont passé, le vent a soufflé et toutes celles qui ont repoussé m'ont délaissé. Je les entends encore murmurer quand revient Éole, mais plus jamais elles ne seront miennes ces éoliennes. Éolie, ton pseudo qui m'avait séduit. Tes textes qui relataient de petits moments de vie me faisaient rire. J'aimais ton humour et la photo

Tropiques

Ici on coule des jours heureux aux couchants pacifiques une dernière fois j'irai parcourir la rocaille sur les sentes du grand morne bleu au petit matin à la rivière près des hibiscus je ferai récolte de Ouassoux que l'on fera griller sur notre feu je croquerai encore tes mangues et guetterai ton sourire à la carambole de tes yeux j'écouterai encore s'écouler le rire de ma femme enfant aux senteurs de vanille dans le rhum de mes souvenirs une mère berce son fils pour des lendemains mystérieux. Alors je repartirai par-delà les flots à Valparaiso je laisserai dans mon sillage les iles gentilles comme soupir d'alizé dans les palmes et le froissement des feuilles sur la canne et tous ces champs de coton rouges d'où monte le chant des coolies maltraités Le peuple des nuées migre toujours vers d'autres tempêtes. Là-bas, Valparaiso, la ville pastel dévale des collines jusqu'à la mer. C'est un point de départ pour des montagnes et déserts sauvages aux contré

Nos Jardins glaçés

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Sert moi fort, mon amour contre ton corps de braise la lune est gibbeuse autour et sur nos jardins il neige. Embrase-moi, mon amour oui, mets le feu à ma nuit car au-dehors le vent court et un loup rôde sans un bruit. Sous la couette, on s'est enfoui aime-moi encore, mon amour je t'ai dessinée nue et givrée sur notre vasistas gelé. Reflets de lune mordorée sur le glacis de nos jardins et tes défenses évaporées amour, je t'approche et j'ai faim. En la tendresse de ce dimanche et cette morsure d'insomnie ta chevelure devenue blanche je t'ai aimé ma belle-de-nuit.

Ecume

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Rouleaux de blanche effervescence Sur les eaux violentes du chahut Bouillonnement de notre essence Force de la vague qui chut. Elle vient et jamais ne divague Tag de sel, lame sans fin. Depuis la barre déferlent les générations L'esprit bulle passe d'un roulement Comme se culbutent les nations en palabre de sable frémissant. On attend la nouvelle vague Comme le renouveau chez nos enfants Et que leur esprit bouillonne D'un futur commencement. Ah, voilà la vague Plongez dedans ! C'est le sel de vie L'éternel mouvement. La génération passe et étonne L'écume est l'instant présent L'esprit et le sel qui nous sonne La conscience de ce moment. L'histoire se ressasse Dans le ressac du temps L'humanité nous dépasse D'écume et d'embruns changeants.

Sous le vent tiédi de septembre

Il a mis de la couleur sur le bord de la rivière, sur un vieux bout de ficelle il a accroché un fer à cheval et quelques cailloux de formes étranges. Il a semé des marguerites et planté là trois pousses de bambou. Il a repeint en bleu et vert le vieil arbre mort. La voie ferrée regarde d'un air désaffecté grandir ce petit jardin nommé « paradis ». Emeraude, la Meuse endormeuse y a perdu un bras, il croupit sous le vieux pont nommé « le bain des soldats ». Chaque fois que j'y viens un héron me cède la place. Ce midi, l'ombre des roses trémières ondule sous le vent tiédi de septembre.

Laisser aller

Je laisse aller oublie le licou pose le joug j'aspire à reposer Je ferme les yeux l'air est fraicheur torpeur des dieux je laisse aller Esprit du voyage dépose moi au versant ensoleillé rayon de soleil mon corps se réchauffe je souffle J'écoute ce tambour fluide rugissant Il résonne sourd en mon corps sommeillant Tout doux petit tambour mon corps respire reposant.

Le dépôt des enfants perdus

J'ai laissé derrière moi le bruit de la ville, la furie du vent froid et visqueux sorti du fleuve. Je parcourrais des trottoirs luisants, boulevard Rochechouart j'ai poussé la porte de "la choppe d'Anvers", posé mon blanc manteau, me suis assis au bar. Alors, j'ai gratté ma chance le temps d'un café qui m'a serré le coeur. Un homme est entré, il saluait ses amis, il m'a tendu la main. Elle était douce et m'a reconnecté au monde. Le patron m'attendait, j'étais déchireur de vitre, la mode n'était plus à la transparence. Sur le café brulant j'ai soufflé comme le vent derrière la porte. J'ai sorti mon grand couteau de glace et par la vitrine déchirée j'ai soufflé des remords de brumes. Dans le bar, hommes et femmes saisis de lumière ont emporté des lampes, ils m'ont suivi dans la nuit. Nous sommes allés au dépôt des enfants assistés de la Seine. J'ai pris un enfant perdu dans mes bras, il m'a filé une beigne,

Horacio

Les filles me surnomment el conquistador parmis les taxis je suis matador. Chicas aiment me tenir compagnie du matin à la tombée de la nuit. Bringuebalant sur creux, bosses et pavés, ma monture tremble de toute part. Porteños, Guaranis en passagers, je les déposerai devant les bars dans le Barrio Belén de Escobar. Je suis Horacio jeune chauffeur de bus celui qui connaît toutes les astuces. Puerto Madero et casa Rosa ma tournée finira à la Copa. Mes belles me surnomment el conquistador parmis les taxis je suis matador. Chicas aiment me tenir compagnie du matin à la tombée de la nuit. Je gare mon sube, à Caminito les façades reprennent des couleurs, Une belle fille m'invite pour un tango je lui ai gardé une place dans mon cœur.

Regard

Regarde à la fenêtre dans le ciel miroite l'air bleu Sans forme de nuage sans ombres dans les volutes esprit évidé du vase à peine imaginé dessillé dévoilé du mystère sans socle de pierre désir sublimé serais-tu né ? Combien de sable, ciments et roches liées de prières murmurées ? Sans pont ouvert au monde l'oiseau après son vol serait-il venu se poser pour chanter ?

Tendre tes seins !

Hey Oksana t'es partie l'autre nuit en Femen t'es montée au paradis tendre tes seins que tu avais plantés dans ces décors que l'on croyait fermes. Tendre tes seins d'hérésie érigée contre des hommes aux idées du passé. Vous tous frappez des mains, Oksana le mérite. Voyez les aréoles des seins qui s'agitent. Reprenons au passage ses belles manières et son message, faites l'amour pas la guerre. La couronne de fleurs qui coiffe ses cheveux épend ce doux parfum de rebelle dans les cieux.

Nappée de beurre et je meurs

Encore cueillir trompettes de la mort rosés des prés en ronds de sorcières laissant l'entolome livide et phaloïdes sur leur lit de feuilles mortes ; amanites rubescences épicées à la russule poivrée je vous ferai frire parfumées d'un agaric anisé. Je rêve de courir sus aux pieds de moutons le panier rempli de ceps et girolles, lactères délicieux ou amanites oronge. L'odeur des sous bois me champe vesse de loup ou pleurotte de l'olivier une coulemelle à croquer sur ail nappée de beurre et je meurs.

Dunes de sable et wakamé

Son corps couleur sable se confondait aux dunes, une petite fleur sauvage entre les dents elle m'attendait quand j'admirais les vaguelettes que dessinait le vent. Je me souviens de la plage sud où l'on venait se baigner nus, libres, le corps caressé par les flots tumultueux et revigorants. Une naïade dans les baïnes, l'écume était mousseline, le sel sur sa peau traces blanches me bousculait le sang. Allongés près des goémonts et wakamés, j'agaçais petit coquillage nacré de rose du bout des mes doigts insistants. J'assistais à son ravissement. Un cri de cormoran recouvrit son gémissement, quand de ma bouche petites lèvres je chatouillais si gentiment. Je ressentais ses frémissements qui arrivaient par vagues et la force de son plaisir écumant.

Calme profond

Un temps pluvieux toussotait sans grand tapage assis sur un banc dans l'ombre sombre d'un tremble il prenait ses vacances trois jours en décembre douze coups de midi résonnaient au village un silence gelé suivit leurs longs sillages. Le temps conviait, ils ont trinqué au vent gris nul ne sait ce qu'ils se racontaient sous la pluie ils semblaient se connaître buvaient à la vie hochaient la tête comme les meilleurs amis. Trois rats des champs ont souri quand l'ombre du banc à mimé une danse sur des chaumes grasses vingt quatre coups sautillaient au tapis crin blanc ils grelottaient sans un bruit en pause de glace. L'après-midi engourdie dès la fin du jour s'est endormie au douzième coup de minuit les ding ding dong le temps et tous ceux de midi tapotaient l'épaule du silence en détour. Midi minuit lisaient les contes du whisky trois méchants rats des champs rêvaient d'une souris le temps pluvieux dormait comme une ruine. Dans un so

Belle ambigüe

Tu me chantais en ce refrain le temps qui passe je t'aimais assidu toi ma belle ambiguë et pourtant si fière en vérité toute nue je pourchassais un rêve que la nuit trépasse. Je te pensais réveil tu étais là comtoise tu appelais l'éveil je te nommais framboise. Je t'aimais assidu toi ma belle ambiguë mon amour androgyne d'un temps qui s'efface je pourchassais un rêve que la nuit trépasse femme masculine j'ai choisi l'ingénue. Mon amour androgyne d'un temps qui s'efface en notre pantomime à tâtons d'inconnus femme masculine j'ai choisi l'ingénue sous nos doigts se dessinaient, reliefs, corps de face. Je te pensais réveil tu étais là comtoise tu appelais l'éveil je te nommais framboise. En notre pantomime à tâtons d'inconnus et pourtant si fière en vérité toute nue sous nos doigts se dessinaient, reliefs, corps de face tu me chantais en ce refrain le temps qui passe.

Maboule rêverie

Boule de boue boule de glaise nous sommes faits d'argile et agile est celui qui nous a faits ainsi, boule inique boule creuse et parfois carapace de granite. La terre est bonne pâte ; en coulée orangée elle tartine son magma comme un rêve d'obsidienne et la digestion d'une digression scorie. La terre est bonne pâte ; l'humanité de passage y émaille sa marmaille venue croquer son croissant fertile. La terre est bonne pâte ; je rêve d'être paysan et m'y rouler dedans. Terre et eau, sous terre j'ai bu à la nappe phréatique, je suis devenu spéléo-gastro. Au débouché des boyaux j'ai admiré un micmac de calculs calcites et compté que les appendices stalactites n'étaient pas des mythes. Car c'est bien connu, si les tites tombent les mites montent, mais si le mic manque au mac on s'en moque. Oh mère ! Oh capitaine ! Sur l'eau on criait terre sur mer on buvait au tonneau, sur l'arche on ne pipait mots mais sous l'

Mato Grosso

Minou Si demain on allait prendre l'air Près de la mer à Buenos aires Puis partir prendre en photo Tous les chats sauvages du Mato Grosso Minou Allons voir Elizabeth et Celso nos amis Chanteurs ménestrels à Florianopolis Où les passiflores attendent la nuit Pour éclore en un parfum de folies. Minou En arrivant pour une cachaça (1) Je serais ton rascar capac (2) Je t'offrirai une maracuja (3) On se délassera dans un hamac. Minou Ta passion pour les mangues Sous le charme de ta langue pendue comme une liane au son de la maipurane (4) je te chuchoterai Talien. (5) Minou Si demain on allait fous Sous les chutes d'Iguazú écouter chanter Élizabeth et Celso dans la brume du Mato Grosso.

Iris

Dans tes iris je me perds car sur le bord du milieu j'ai glissé dans le bleu. Tes cils clignent et sont enclins aux battements câlins comme un souffle de vie le jour et la nuit. Au battement de tes cils poudré d'éphémère câlins décalqués à l'oeil J'ai glissé dans ton bleu Bel abîme ** amour ** J'ai plongé en apnée sous tes paupières et je devient pupille d'une petite lumière qui brille.

Des fleurs dans la chevelure de Bérénice

Ce que l'on doit à la lune c'est la mer en mouvement une glissade de silice l'apparition des dunes la courbe d'une brune Androsace et un croissant Ce que l'on doit à la nuit un jeu de cache cache soleil un délire d'âme Céanothe et la fraîcheur de l'air au réveil Ce que l'on doit aux étoiles l'Ancolie d'une lumière pâle la trace Digitale d'un scintillement lacté l'espace immense d'un ciel voilé en Centaurée